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Le monde parle du Destock-Cycle.fr Trotti Shop! une reconnaissance

Le Monde.fr | 09.05.2013 à 21h00

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Premier jour des qualifications, Montpellier le 9 mai. | Johan DESMA/ FISE

C’est une première dans l’histoire du Festival international des sports extrêmes (FISE) de Montpellier, qui souffle sa 17e bougie sur les bords du Lez jusqu’au 12 mai. La trottinette freestyle, « scooter » en anglais ou « trott » pour les intimes, a enfin passé le stade de discipline de démonstration pour être une épreuve à part entière.

A l’écart du village principal, près du bassin Jacques-Cœur, les meilleurs riders français et étrangers enchaînent les tricks (figures) sur la rampe en W, deux half-pipes entre eux collés sur la longueur. L’Américain Kota « The Machine » Schuetz, vainqueur du tout premier Mondial de trottinette, qui a eu lieu à Liverpool (Royaume-Uni) en 2012, s’envoie littéralement en l’air. 540° Backflip, 360° tailwhip, des figures au nom barbare pour le commun des mortels, mais qui font un effet bœuf aux milliers de spectateurs, connaisseurs ou pas, jeunes et moins jeunes, venus découvrir ce sport encore mal connu.

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STYLE ET CONSTANCE

Il y a quelques années, la trottinette, reine dans les années 1950 et passée de mode pendant des décennies, était revenue en grâce avec l’apparition des premiers modèles pliables destinés à Monsieur Tout-le-monde. Dès le début des années 2000, le scooter a pris un tournant freestyle aux Etats-Unis avec l’arrivée de versions plus rigides et solides, avant de contaminer l’Australie, haut lieu des « action sports ».

Accoudé à la barrière de sécurité, à quelques mètre de la rampe, l’Australien Max Peters participe au FISE dans le cadre d’une tournée européenne. Casque décoloré et piercings aux lèvres, cet Australien de 18 ans, 6e mondial, est l’archétype du rider au sens large. « Je faisais du BMX et j’ai découvert le scooter dans un skate-park. J’ai tout de suite accroché. Les gens croient que c’est un sport facile, mais pour arriver à envoyer ces tricks, il faut sans cesse travailler le style et être constant. » Guère impressionné par le niveau des Européens, il conçoit que ses compatriotes et les Américains ont quelques années d’avance.

« EXISTER INDÉPENDAMMENT »

C’est seulement en 2008 que les skate-park français ont vu débarquer les premiers engins à guidon. Aujourd’hui, leur présence est largement majoritaire à côté des skaters, dont la pratique, beaucoup plus exigeante, a nettement baissé depuis. Son accessibilité, sa simplicité et l’effet de mode indéniable qui l’entoure ont changé l’image ringarde de la trottinette en une discipline du même acabit que ses cousines.

Partisan de l’intégration de la trottinette au FISE en tant qu’épreuve professionnelle, Loïc Allaire, manager et responsable événementiel chez SDG distribution, distributeur de différents supports de sports extrêmes, a voulu frapper un grand coup pour son entrée en lice. « Nous avons fait venir les meilleurs riders du monde pour montrer au public et à l’organisation que la trott a sa place au FISE. Quand on regarde leur niveau technique, la prise de risque et le potentiel qu’il y a, on n’imagine pas qu’il s’agisse d’un sport condamné à être moins considéré que les autres. Maintenant, c’est à nous de faire notre bout de chemin et d’exister indépendamment. »

Dans les stands du « Trottinette village », les enfants âgés de 7 à 15 ans se bousculent comme devant une étal de friandises. Yanis, vendeur au stand du magasin spécialisé Moana, n’a pas un instant à lui. « En temps normal, on sort cinq ou six trottinettes par semaine, sans compter les différents accessoires qui sont l’essentiel des ventes. C’est clairement à la mode chez les plus jeunes, mais je reste persuadé que la trottinette va perdurer. »

A côté, une mère accompagne ses trois garçons, tous férus de trott. Devenue spécialiste malgré elle, elle ne désespère pas que cette coûteuse mode passera. « Une fois qu’on achète la trottinette, il faut changer le plateau, le guidon, les roues… Et il n’y a pas que des trottinettes à la maison, on a aussi deux BMX. Au total, c’est un budget de 500 euros par mois. » Malheureusement pour madame, devant l’engouement du public, le FISE pourrait bien rééditer l’expérience et donner encore un peu plus de légitimité à une trottinette revenue à la vie.